La rénovation des machines utilisées au fond des mines de potasse est l'une des activités du groupe Rodolphe. Zoom sur la remise en état de marche d'un tracteur Deutz.
Le Groupe Rodolphe a récupéré trois exemplaires d'un tracteur sur pneus Deutz, dans des états divers, utilisés au fond au début des années 60. But de l'opération, remettre en état un engin, en se servant des trois machines.
Pendant plusieurs mois plusieurs membres de l'association se sont donc attelés à démonter entièrement l'un des exemplaires, à récupérer des pièces sur les deux autres.
Une description du tracteur
Le tracteur Deutz a deux roues motrices non directrices et deux roues directrices non motrices. Son poste de commande est enfermé dans une cabine qui abrite le conducteur des obstacles
extérieurs.
La construction est monobloc, sans véritable châssis. Le moteur diesel antidéflagrant est situé entre les deux trains de roues. La boîte de vitesse et le pont sont situés à l'arrière du moteur.
Le travail du Groupe Rodolphe a fini par porter ses fruits puisque un tracteur Deutz circule à nouveau.
"Notre ambition est d'y accrocher une remorque de transport pour personnel" explique Maurice, l'un des mécaniciens du groupe. Avec lui, des diesélistes, des peintres, des électriciens sont aussi
intervenus pour la remise en état de l'engin.
Et de donner des explications : "J'ai vu ce tracteur pour la première fois en 1964, à Amélie. C'était le premier engin à moteur diesel qui servait au transport du matériel. Avant on utilisait des
plateaux à chenillettes à moteur électrique alimentés par câble. Il fallait constamment débrancher le câble et le rebrancher plus loin".
Pour mener à bien leur mission, les ntervenants ont eu à leur disposition divers documents techniques présentant les pièces du moteur ainsi que les instructions de service et d'entretien.
Les documents concernant le tracteur donnent quelques explications sur le contexte ayant amené à l'élaboration et l'utilisation de ce tracteur.
"Les transports au fond ont toujours constitué un goulot d'étranglement et l'une des difficultés d'amélioration de la productivité. Leur mécanisation est récente. Le premier engin autonome essayé fut
le tracteur Berry. Extrapolation d'un engin agricole, trop fragile, il n'eut pas de suite".
Le tracteur Deutz constitua la deuxième tentative : "Le succès qu'a connu au jour le chariot à fourche incita à adjoindre à ce tracteur une possibilié de gerbage. Cela explique la conception de cet
appareil".
Le tracteur a été conçu pour le remorquage de plate-formes à matériel ou de remorque personnel est doté d'une fourche élévatrice (gerbeur) pour la manipulation et le transport de charges. Un treuil
hydraulique lui est adapté. Une prise de force permet d'entraîner des engins adaptables(pompe à incendie..)
Le moteur
Le tracteur devant être un engin autonome dans des mines grisouteuses, le choix a porté sur un moteur diesel antidéflagrant, à trois cylindres, quatre temps, avec chambre de précombustion, à
refroidissement à eau et lavage des gaz d'échappement.
Mais finalement, à l'usage, ce Deutz sur pneus, de type GSA 3 M-514 manquait de puissance, "Il était nul dans les pentes". Peu stable, "il se renversait comme un rien". Avec un rayon de
braquage minimum de 7 mètres, les manoeuvres se sont vite révélées problématiques. Il a rapidement fait place au Flexitrack Joy qui est arrivé dès 1966.
Le Deutz a été alors employé à des diverses tâches ponctuelles, dont le dévidage et l'accrochage des câbles dans les galeries.