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LE CARREAU RODOLPHE

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Le carreau Rodolphe a conservé ses deux chevalements qui surplombaient les deux puits proches l'un de l'autre. Les puits sont aujourd'hui comblés.

Le nom viendrait du dernier baron Rodolphe de Bollwiller, mort au château de Bollwiller en 1616.

Fonçage

Effectué par la Rheinische Westfalien Schachtbau AG à partir de 1911 avec passage des aquifères par trousse coupante de 5m50 de diamètre constituée d’un cuvelage en fonte de 5m10 de diamètre intérieur et enfoncé par des vérins hydrauliques jusqu’à 64 mètres. A l’intérieur du tube, le creusement se fait avec des marteaux à air comprimé. Le fonçage se termine en août 1913 à la profondeur de 711 mètres, en diamètre 5 mètres jusqu’à 59 mètres, puis 4m50.

Ancienne carte postale - Collection D.Schott

Le puits assurera une partie de l'extraction de 1929 à 1954, avant de devenir puits de service et d'entrée d'air. Le puits est ravalé en 1958 jusqu’à 741 mètres.

Chevalement

Le chevalement de Rodolphe 1, encore existant aujourd’hui, a été construit comme tous les premiers chevalements de KST par Zehne-Tscheiller. Il est du type allemand, avec faux-carré porteur, deux molettes superposées, bigues en poutrelles à treillis en fer et d’une hauteur de 40 mètres.

Après la chute des chevalements Alex et Max, Rodolphe 1 est le dernier chevalement représentatif de cette période 1910-1914 et le plus ancien chevalement d'Alsace.

Le bâtiment du puits, mesurant 14 m de large sur 24 m de long et 14 m de hauteur au faîtage, a été rajouté en 1932. Il a la forme d'un édifice quadrangulaire, sur le modèle d'un temple gréco-romain. Construit en béton, briques et pierres par l'entreprise Killy de Sélestat, il abritait également la lampisterie, reliée au vestiaire fond par une passerelle en bois démolie au début des années 80.

On en voit encore la trace sur la façade. En 1960, la lampisterie est transformée en vestiaire et réfectoire des ouvriers du jour et la nouvelle lampisterie est installée dans le vestiaire fond.

Le chevalement Rodolphe 1 et ses deux bâtiments aujourd'hui

Bâtiment de la machine d’extraction Rodolphe 1 (à gauche sur la photo ci-dessus)

Ce bâtiment rectangulaire de 12 mètres de large, 24 mètres de long et 14 mètres au faîtage est typologiquement très proche du bâtiment de la recette du puits.

Il est accessible par un escalier extérieur à deux volées, en maçonnerie. En haut de l'escalier, une plaque a été apposée le 23 juillet 2010 en mémoire des 25 victimes de la plus grande catastrophe de l'histoire des mines de potasse, survenue le 23 juillet 1940.

La machine d’extraction, encore en place et en état de marche aujourd’hui, date de 1912. Equipée d’un moteur ELMAG (la SACM de l’époque allemande) de 404 KW, elle fonctionne d’abord avec bobines et câbles plats. L’originalité de la machine réside dans l’adjonction entre les bobines d’une poulie Koepe de 5 mètres de diamètre, monocâble en 1929.

C’est la plus ancienne machine d’extraction encore en état de marche dans le Bassin Potassique. 

Fonçage

Commencé le 19 juin 1925, par le passage des aquifères avec congélation des terrains, il se termine en février 1928 à la profondeur de 744 mètres, avec un diamètre de 5 mètres 50. Le puits est ravalé jusqu’à 754 mètres en 1953. C’est l’unique puits du Bassin à porter son nom sur l’édifice au sommet.

Le chevalement Rodolphe 2 ; à droite le bâtiment qui abrite la machine d'extractio

Chevalement

D’une hauteur de 53 mètres, il est construit par les établissements Zublin-Perrière et Cie en 1928. Ce sera avec Anna Ouest, le premier puits en béton du Bassin Potassique. Il est de type anglais : 4 bigues et un faux-carré indépendant, avec deux molettes juxtaposées. Les molettes sont cachées dans une cabine vitrée. Le chevalement est intégré dans la recette du puits. Seul Ungersheim 1, érigé peu après sera du même modèle.

La recette du puits est un bâtiment monumental de 37 mètres de large, 78 mètres de long et 30 mètres au faîtage. Il est en brique, pierre et béton armé, avec un soubassement en grès des Vosges et charpente en béton armé.

Bâtiment de la machine d’extraction Rodolphe 2

Construit en 1927, il mesure 17 mètres de large, 41 mètres de long et 22 mètres de haut. On y accède par un escalier à double volée donnant accès à la porte, encadrée de motifs géométriques sculptés sur les jambages. La machine, remise en état de marche par le Groupe Rodolphe, date de 1928 : tambour bicylindroconique avec un moteur SACM Belfort de 980 KW. En 1958, un deuxième moteur Alsthom Belfort de 980 KW avait été rajouté. C’est la seule machine avec poste de commande du machiniste en hauteur, dominant le tambour.

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