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Après le deuxième conflit mondial, la production augmente considérablement ainsi que les effectifs qui vont culminer en 1948 à 13 880 personnes, sans compter les très nombreux sous-traitants. Les Mines Domaniales de Potasse d'Alsace sont le poumon de l'économie du Haut-Rhin.
C'est aussi la période de la mécanisation intensive, notamment avec l'apparition de la méthode des chambres et piliers grâce à l'arrivée de machines américaines, dans le cadre du plan Marschall.
Cette méthode avec des machines « JOY » fait grimper très vite la production. En 1949, celle-ci atteint 5,3 millions de tonnes.
Du mineur continu à la haveuse intégrale
Durant les années 1950, les mines acquièrent encore d’autres machines. Pour creuser les galeries, on emploie le « mineur continu ». Puis on essaye une nouvelle machine appelée « haveuse intégrale » qui va fraiser les parois ou parements dans des tailles longues. Cette machine a l’avantage de supprimer les explosifs et broie le minerai en petits morceaux appelé le « havrit ».
Finalement, c’est le havage intégral qui sera généralisé dans toutes les mines. La méthode « JOY » est abandonnée en 1978. Entre-temps, les mines de potasse ont mis au point un soutènement « marchant » avec piles hydrauliques extrêmement fiables et sûres qui équipent toutes les tailles à havage intégral.
Le traitement du minerai
Une fois remonté à la surface, le minerai de potasse qui est composé de chlorure de potassium (ou sylvinite), de chlorure de sodium et de schistes est traité directement sur place pour séparer ces différents éléments. Après broyage du minerai deux systèmes de récupération de la potasse proprement dite (les parties rougeâtres) sont utilisés : le procédé thermique et le procédé par flottation.
Diversification
Par l'intermédiaire de plusieurs de leurs filiales, les MDPA ont développé des activités annexes dans des domaines divers : ingénierie minière, construction mécanique, de matériels miniers, peinture,
chaudronnerie lourde, robotique et informatique. En 1984, la SODIV, une autre filiale est chargée de développer la diversification dans le bassin potassique afin de "préparer la restructuration du
tissu industriel régional". En outre les MDPA ont fabriqué du bicarbonate et carbonate de potassium,du chlorure de sodium pour l'industrie, du brome et du sel de déneigement.
L'arrêt des premiers puits
Avec les années 60, commence l'arrêt des premiers puits et la concentration de la production : Ensisheim en 1960, Joseph-Else en 1966, Fernand en 1972, Anna en 1973 et Rodolphe en 1976.
Le record de la production a été atteint en 1974 avec 13,361 millions de tonnes extraites lesquelles, raffinées, ont produit 2,79 millions de tonnes de potasse K2O. Après 1985, la production ira en
déclinant. En 1998, la production n’atteint plus que 3,267 millions de tonnes de minerai pour une production de 416.000 tonnes de K2O. Les déficits s’alourdissent et les MDPA ne sont plus en
situation concurrentielle.
La Mine Théodore ferme en 1986 et c'est à partir du Plan Cadre de Reconversion du Bassin Potassique, signé en 1996 entre les MDPA et sa maison mère, l'EMC, l'Etat et les collectivités locales, que
démarre véritablement la reconversion du Bassin Potassique : reconversion du personnel, transfert des actifs immobiliers, en particulier aux communes, reconversion des carreaux, accélération du
traitement des problèmes environnementaux.
Les MDPA en 1985
Infrastructures
3 établissements et 13 puits en activité
4973 ouvriers, employés et ingénieurs
Production
12 millions de tonnes d'extraction brute
25 tonnes de rendement homme/poste
2,913 millions T de chlorure de potassium
Répartition vente
Agriculture (34,7 %)
Fabriques d'engrais (55,8 %)
Industrie (9,4%)
La fin
Après la fermeture d'Ungersheim, de Marie-Louise et Berrwiller, il reste l'exploitation d'Amélie qui s'arrête le 10 septembre 2002, soit 18 mois plus tôt que prévu suite à un incendie dans le centre
de stockage de déchets Stocamine.
Près d'un siècle d'exploitation s'achève alors, après l'extraction du sous-sol alsacien de 567 millions de tonnes de ce minerai qui aura approvisionné l'agriculture française et mondiale et fait
connaître son emblème, la cigogne dans le monde entier.
Fin 2008, la dernière page se tourne avec l'après- mine et la nomination d'un liquidateur.