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Naissance des Mines de Potasse d'Alsace
Après la Grande Guerre, l'Alsace retourne à la France et KST, avec les Mines Alex, Rodolphe et Ensisheim, reste un groupe privé. Les autres mines qui appartiennent à des groupes allemands sont mises sous séquestre. La loi du 26 mars 1921 autorise l’acquisition par l’Etat français des Mines de Potasse d’Alsace sous séquestre.
Mais il faut attendre le 24 mai 1924 pour que l’Etat procède effectivement au rachat des Mines pour 208 millions de francs, payables en 17 annuités. Puis s’ensuit une longue période où les partisans
de la privatisation des mines de potasse alsaciennes et les partisans de la nationalisation s’opposent. Les députés et les sénateurs vont en débattre durant des années afin de trouver une solution
viable à ce sensible sujet de l’amodiation finale des mines mises sous séquestre. En Alsace, le problème est relayé par les polémiques portant sur le contrôle des mines et aussi sur l’indemnisation
des porteurs de parts minières allemandes.
La nationalisation ne sera effective qu’avec l'arrivée au pouvoir de la gauche, et la loi du 23 janvier 1937 « portant fixation du régime définitif des Mines Domaniales de Potasse d’Alsace et
organisation de l’industrie de la potasse »
Un marché énorme
En 1913, la potasse consommée par les agriculteurs français était encore très faible : 1, 385 kilos de potasse pure à l’hectare alors qu’en Allemagne on en utilisait déjà 21,4 kilos. Le marché de
vente de potasse en France était énorme et avait une belle perspective devant lui. L’Etat français prit la décision de développer très rapidement le bassin potassique alsacien. En 1920 ? la « Société
Commerciales de la Potasse d’Alsace » (SCPA) est créée pour commercialiser la potasse française.
Modernisation de l'outil industriel
Le gisement de potasse, qui comprend deux couches distantes d'une vingtaine de mètres s'étend dans la plaine d'Alsace, à l'ouest et au nord de Mulhouse sur environ 20 000 hectares.
Pendant la période d'entre les deux guerres, les Mines vont connaître un développement considérable sous la Direction de Pierre De Retz, qui va profondément moderniser l'outil industriel et créer
l'ensemble des cités et des œuvres sociales qui les accompagnent, pour faire des MDPA une grande entreprise industrielle d'Etat, très profitable.
8 autres puits sont creusés. Les effectifs explosent passant de 3 400 en 1918 à plus de 11 000 en 1930 et il faut rapidement faire appel à de la main d'œuvre étrangère, essentiellement polonaise. De
204 inscrits à l'effectif fin 1923, les ouvriers polonais seront 3215 fin 1929. Pour attirer et retenir du personnel en aussi grand nombre, le logement est un élément essentiel et les constructions
vont s'accélérer.
Méthodes
Dès 1910, on travaillait aux explosifs. Les trous de mines étaient forés à l’aide de perforatrices électriques ou pneumatiques. Mais le chargement était toujours pratiqué à la pelle.
Jusqu’en 1922, on chargeait le minerai directement dans des wagonnets. Puis apparurent les premiers couloirs oscillants (Rutschenblech) qui permirent de faire évoluer les chantiers avec la méthode
dite « Stossbau ».
En 1933, ce fut l’introduction des haveuses à bras tractées par câbles, lesquelles introduisent la « méthode des longues tailles avec chargement à la main ». Cette méthode avait aussi fait développer
le soutènement par piles et effondreur pour les déplacer. Parallèlement, les chevaux tirant les berlines furent remplacés par les locomotrices « Deutz à un cylindre ».
Logements, bâtiments et œuvres et sociales
Alors qu'en 1924, on ne compte encore que 373 logements pour des familles, un programme de 4000 logements est lancé en 1925, c'est l'acte de naissance des cités minières. 18 cités vont ainsi sortir
de terre. Outre les logements, toutes les œuvres et bâtiments sociaux sont créés par les Mines entre 1925 et 1930 : écoles, pavillons de santé, coopératives, églises, clubs et terrains de sports,
salles des fêtes…
A partir de 1931, le bassin est durement frappé par l'onde de choc de la crise de 1929 : baisse considérable de la production et des ventes entraînant de longues périodes de chômage et le retour au
pays de travailleurs polonais.
A peine la crise surmontée, c'est la guerre qui se profile à l'horizon. Pendant la période d'occupation, les mines alsaciennes KST et MDPA sont réunies pour former les EKW (Elsässiche Kali Werke).
Les durs combats de la libération de la poche de Colmar laissent un bassin potassique en ruines : de nombreux logements, bâtiments sociaux et installations industrielles sont dévastés. Mais le
personnel se retrousse les manches et les Mines vont repartir de plus belle très rapidement.